L'exil des surréalistes à New York

Traiter des mutations du surréalisme aux États-Unis est une gageure tant la problématique recouvre d'innombrables acceptions et points d'ancrage. Les difficultés sont de plusieurs types.

Tout d'abord, on ne trouve pratiquement aucune publication en français sur cette période. Seuls quelques ouvrages, essentiellement américains, existent, mais se contentent de démontrer l'influence du surréalisme sur l'école de New York. Quant aux sources, multiples, elles doivent être consultées tant à Washington et New York qu'en France. Traiter des mutations du surréalisme aux États-Unis est une gageure tant la problématique recouvre d'innombrables acceptions et points d'ancrage. Les difficultés sont de plusieurs types.La complexité du sujet tient également à la nécessité de parcourir les univers de nombreux protagonistes, peintres, poètes et sculpteurs, pour tenter d'en extraire une tendance, un ou plusieurs indices révélant un déplacement, un changement, une mutation du surréalisme. Les œuvres de Tanguy, Brauner, Duchamp, Masson, Breton, Matta, Seligmann, etc., sont des mondes fertiles et un temps incompressible s'impose pour les pénétrer et les interroger. Par ailleurs, le choix a été fait de ne pas traiter le cas Dalí dans la mesure où l'artiste avait déjà été exclu du mouvement et où la poursuite de son propre cheminement n'a pas eu d'incidence sur le groupe surréaliste après 1940 (l'héritage dalinien avait été intégré au cours de la décennie précédente). Lire la suite

Fabrice Flahutez Nouveau monde et nouveau mythe – Mutations du surréalisme, de l'exil américain à l'« Écart absolu » (1941-1965)
Les presses du réel. extrait