Fourier

Dans la première moitié du XIXe siècle Charles Fourier (1772-1837) critique la civilisation de son temps et, s’inspirant des découvertes de Newton sur l’attraction, il imagine la possibilité d’une société harmonieuse fondée sur l’épanouissement des passions. Au cœur de sa pensée on trouve par exemple : le travail « attrayant », l’éducation attentive à chacun, la liberté sexuelle, l’émancipation des femmes. Ses écrits empreints à la fois de philosophie, d’humour et d’imagination ont inspiré des écrivains et des poètes ; ils ont aussi fait des émules, suscité des « expériences sociales » c’est-à-dire des tentatives de communautés ou phalanstères en France, aux Etats-Unis et ailleurs. Aujourd’hui encore, l’utopie (?) de Charles Fourier peut éveiller chacun de nous en lui donnant à rêver et à penser.

« Rien de grand n'a été accompli sans passion ni ne peut l'être »
HEGEL : Encyclopédie des sciences philosophiques.

Charles Fourier, le premier bâtisseur des « cités radieuses [1] », le poète d'un monde fantastique, qui relie la terre aux étoiles, à l'éternité joyeuse des dieux païens, eut une vie morne, « obscurément passée dans des occupations subalternes [2] » et son histoire serait courte si on la bornait aux événements extérieurs – courte et banale. Commis de magasin, bureaucrate ignoré, s'il fut extraordinaire, il le reconnut seul. Nullement découragé par l'incompréhension, sa frénésie s'unit à la joie du travail conquérant et, dans son premier livre important : la Théorie des quatre mouvements, à l'âge de trente-cinq ans, il exalte un triomphe sans mesure :

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 Simone Debout-Oleszkiewicz

 

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